François Bayrou était l’invité de Laurence Ferrari, dans l’émission Parole Directe sur TF1, jeudi 24 novembre. Il y a réaffirmé sa volonté de se porter candidat à la présidentielle et détaillé les grands axes de son projet.
François Bayrou a réaffirmé sa volonté de se porter candidat à l’élection présidentielle « parce qu’il faut absolument que le pays reparte sur des bases nouvelles et qu’il est impossible que l’on continue comme cela pendant cinq ans ».
« Si vous prenez la situation du pays, aucun des chapitres qui font le souci des Français ne s’est amélioré en cinq ans », a-t-il estimé. Si « vous demandez aux gens précisément dans leur vie à eux, même sur les problèmes que le gouvernement avait mis en avant – la sécurité, l’immigration, la santé économique du pays (…) – eh bien, ils vous répondront tous qu’aujourd’hui, ils sont plus inquiets qu’ils ne l’étaient il y a cinq ans ».
Le leader centriste a renvoyé dos à dos Nicolas Sarkozy et François Hollande. « Nicolas Sarkozy a dressé les gens les uns contre les autres, il a demandé des efforts aux Français, sans marier ces efforts avec davantage de justice. Je suis l’auteur d’un livre sur lui, Abus de Pouvoir, dont je ne retire pas une ligne », a-t-il souligné. De son côté, le candidat du PS « a choisi un programme insoutenable », a-t-il jugé. « Les socialistes ont fait voter 2,5 millions de citoyens sur un projet, pour leur dire aujourd’hui ‘désolé on avait pas vu qu’il y avait une crise, on le remet à plat' », a-t-il pointé.
François Bayrou est ensuite revenu sur les tractations entre le PS et les Verts : « Avez-vous lu cet accord ? Il prévoit par exemple la suppression du droit de veto à l’ONU. Ce même droit de veto qui nous avait permis de dire non à la guerre en Irak, qui fait partie de notre souveraineté », a-t-il dénoncé avec virulence. Selon lui « la question du nucléaire doit quant à elle être traitée devant les Français, par les urnes, pour avancer vers des énergies sans nuisance. Cela ne doit pas se décider sur un coin de table », a poursuivi François Bayrou.
« La cause unique à nos problèmes : nous ne produisons plus en France ! »
« Le pays s’endette chaque jour et se met à terme dans une situation insupportable. On parle de dette, de chômage, de baisse du pouvoir d’achat… à tout cela il y a une cause unique: on ne produit plus assez en France », a analysé le futur candidat à l’élection présidentielle, témoignant d’une grande pédagogie. « Le déficit de notre commerce extérieur représente 75 milliards d’euros. Aussi, si on ne s’attaque pas d’abord à la question du ‘produire en France’, on ne relèvera pas le pays », a-t-il prévenu.
Faisant de la lutte contre les déficits une priorité, François Bayrou a prôné un « plan d’ensemble, avec des efforts de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales. Des économies sur le train de vie de l’État sont indispensables et doivent être exemplaires ». Le leader centriste a rappelé qu’il avait « voté contre le budget 2012 » qui, parmi d’autres points, « ne comportait pas de baisses des indemnités des parlementaires ». Selon lui, « quel que soit l’élu en mai prochain, la réduction des dépenses sera inéluctable ».
« Seule une majorité nouvelle pourra mener les réformes nécessaires »
Le président du Mouvement Démocrate a par ailleurs estimé qu’il était « impossible de mener les réformes nécessaires à l’avenir du pays sans une majorité nouvelle. Le pays est dans l’impuissance car la moitié de la France passe son temps à refuser ce que propose l’autre moitié. Il faut dépasser l’affrontement bloc contre bloc en réunissant celles et ceux qui ont conscience que les problèmes sont chez nous, et non pas la faute de l’Europe ou du reste du monde ». « C’est nous qui réglerons les problèmes chez nous », a-t-il insisté.
Cette majorité nouvelle devra également porter une réforme des modes de scrutin. « Il est totalement anormal que de grands courants du pays ne soient pas représentés à l’Assemblée nationale. J’assume de défendre que même les extrêmes aient leur place à la tribune de l’Assemblée nationale. Il faut une loi électorale juste, qui permette à chaque citoyen d’être représenté. Cela implique une part de proportionnelle. Le mode de scrutin allemand est un bon exemple », a-t-il souligné.
Egalement interrogé sur le viol et le meurtre de la jeune Agnès, François Bayrou a jugé que « les règles juridiques ont été respectées », mais qu’une « imprudence a été commise en plaçant ce jeune homme, déjà auteur d’un viol, dans un internat mixte ». Selon lui, « une nouvelle loi n’est pas nécessaire, on en a déjà assez, on en vote chaque mois une de plus ». Il a en revanche proposé un renforcement du rôle des juges : « J’ai conscience que leur charge de travail est déjà énorme, mais ils devraient pouvoir intervenir dans le choix de l’établissement où est placé le jeune délinquant ».