François Bayrou et Marielle de Sarnez ont été reçus, vendredi 30 novembre, par François Hollande dans le cadre de la concertation sur la commission Jospin sur l’avenir des institutions. Ils ont défendu plusieurs priorités, dont l’interdiction drastique du cumul des mandats et l’introduction d’une part de proportionnelle aux élections législatives.
À la sortie de cet entretien, François Bayrou a estimé que François Hollande, en tant que président de la République, avait la responsabilité de « changer le climat politique en France » devenu aujourd’hui « dérisoire, absurde ».
« Je pense que la responsabilité de François Hollande est très importante. Il a, un, à conduire la mobilisation générale des Français pour que la France redevienne un pays où l’on produit » car « si l’on produit il y aura des richesses et il y aura des emplois », a affirmé François Bayrou interrogé par la presse à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat dans le cadre des consultations sur le rapport de la commission Jospin.
« Deuxièmement, il a à changer le climat politique en France » devenu « dérisoire, absurde », a-t-il ajouté, déplorant « l’affrontement perpétuel entre la droite et la gauche » et l’état « pitoyable » de l’UMP. Le président de la République doit « faire naître un nouveau climat politique dans lequel les Français (…) et les grands courants du pays pourraient se réunir pour soutenir les réformes nécessaires », a-t-il insisté.
Lors de sa conférence de presse de la mi-novembre, François Hollande a « donné des orientations que je trouve justes, maintenant la question c’est les décisions, et pour l’instant elles ne sont pas définies, on ne les voit pas clairement et il y a de ce point de vue-là une exigence, presque une urgence », a également estimé l’ex-candidat à la présidentielle. M. Bayrou a par ailleurs jugé insuffisante la proposition de la commission Jospin sur la rénovation de la vie publique, d’introduire 10 pour cent de proportionnelle aux législatives. Il a préconisé, pour sa part que ce mode de scrutin concerne « un volant de sièges de l’ordre de 25 pour cent ».
« Il est anormal que des courants d’opinion qui, ensemble, ont fait plus de 40 pour cent des voix, aient moins de 1 pour cent des sièges à l’Assemblée nationale. C’est honteux », s’est insurgé François Bayrou, qui a lui-même perdu son mandat de député des Pyrénées-Atlantiques aux dernières législatives.
Le président du MoDem est par ailleurs pour « une interdiction drastique » du cumul des mandats et « une simplification du millefeuille des collectivités locales ».