La conférence de presse a été largement dominée par l’actualité internationale. Malheureusement, sur ce sujet, le Président de la République n’est apparu ni convaincant ni novateur.
Face au drame humanitaire des réfugiés syriens, François Hollande a choisi une position qui n’est pas autre chose que le décalque de la politique défendue par Angela Merkel, sans d’ailleurs donner la moindre explication sur cette modification très tardive de la position de la France. Alors que cette question migratoire constitue pour l’Europe un défi majeur, la réponse apportée par François Hollande ne laissait apparaître aucune réflexion de long terme sur l’évolution de l’Union, sur les projets qui pourraient la rendre efficace et lui donner un rôle leader dans la crise internationale.
Dans la lutte contre l’État islamique, et alors que l’on nous annonçait que l’Élysée était désormais favorable aux bombardements de positions situées en Syrie, François Hollande a déclaré que l’armée allait mener des « vols de surveillance » a minima, sans dessiner la moindre esquisse d’une stratégie militaire et diplomatique à l’échelle européenne comme à l’échelle des Nations Unies.
Sur le plan intérieur, la baisse de deux milliards d’euros d’impôts sans mesure d’économies détaillées est une fois de plus apparue peu crédible.
Enfin, sur un plan institutionnel, tout est fait pour que rien ne change ! Alors que la démocratie française est malade et que notre loi électorale scandaleusement injuste exclut 50% des Français du Parlement, le Président de la République a écarté avec mépris la promesse électorale qu’il avait formulée de manière vigoureuse et explicite en 2012. ll n’y aura donc pas de réforme institutionnelle, pas d’instauration d’une part de proportionnelle. Au bout du compte les mêmes blocages !
Quelle aggravation de la crise faudrait-il traverser pour que François Hollande prenne la mesure des enjeux auxquels est confronté notre pays ?