Le président du MoDem, François Bayrou, a exclu d’entrer dans le gouvernement Ayrault, expliquant qu’on « ne peut participer à un gouvernement que si l’on est pleinement d’accord avec ses options principales », dans une interview à Direct Matin à paraître lundi.
Le leader centriste, candidat à sa réélection dans son fief béarnais mais en position difficile, répète qu’il a « des réserves sur le projet économique » de François Hollande.
Alors qu’il doit être reçu ce lundi à l’Elysée par François Hollande dans le cadre des consultations de ce dernier avec les responsables politiques avant le G20 de Mexico et le sommet de Rio sur le développement durable, il a salué cette initiative du chef de l’Etat.
« Je suis dans la position d’un interlocuteur libre, avec un a priori positif. Je soutiendrai l’action du gouvernement quand elle ira dans le bon sens. Si ce n’est pas le cas, je le dirai. L’immense majorité des Français n’attendent pas aujourd’hui un affrontement de plus entre gauche et droite. Ils attendent une coopération entre les grands courants politiques pour sortir le pays de la crise. C’est mon état d’esprit », assure M. Bayrou.
Il « trouve bien que le président ouvre des discussions avec les grands courants du pays ». « Et à l’Assemblée, fait-il valoir, il faudra des voix libres pour apporter un jugement qui ne soit pas systématiquement pour ou systématiquement contre, agressif ou soumis ».
S’agissant de ses chances d’être réélu député, alors qu’il a à affronter un candidat PS et un candidat UMP, le leader centriste dit avoir « pleinement confiance en (ses) concitoyens des Pyrénées », et affirme n’avoir « jamais envisagé l’échec comme hypothèse à examiner ».
Espérait-il « un peu de clémence » du PS? « Je n’ai rien demandé, ni négocié. Toute ma vie, je me suis battu contre l’esprit partisan et le sectarisme qui sont les ennemis de la France », répond-il.
Rejetant « une cohabitation de guerre » qui serait « un trop grand risque pour la France » et la « paralysie », il défend « l’idée d’une coopération et non d’un affrontement stérile ».
Questionné sur les premiers pas de François Hollande, M. Bayrou « trouve qu’il a bien négocié les premières semaines, notamment en politique étrangère » en portant « une thèse positive, celle du soutien à la croissance ». « Pour autant, relève-t-il, aucune des décisions importantes qui vont devoir être prises n’a été abordée. Tout cela viendra après le 17 juin ».