Invité de BFMTV et RMC, lundi 12 novembre, François Bayrou a estimé que les décisions qui découlent du rapport Gallois et celles qui devraient faire suite aux conclusions de la commission Jospin constituent « une chose très positive et peut-être même un changement historique de politique ».
Fidèle à ses convictions, François Bayrou a d’abord tenu à appeler les responsables politiques à dépasser les clivages politiques entre droite et gauche face au sérieux des difficultés de la France : « Je suis dans l’exigence. Se réduire à être dans l’opposition ou la majorité, c’est trahir notre mission. Je suis dans l’objectivité, je suis dans le jugement libre. Le pays exige des attitudes non claniques. C’est pourquoi, si la politique est juste, je la soutiendrais. Et je suis prêt à le faire de toutes les manières possibles », a-t-il défendu.
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« Les forces du pays doivent se rassembler. La situation est critique. Comme en temps de guerre il faut rassembler les forces à condition que la direction soit juste », a-t-il répété. Pour lui, « cela ne se limite pas à une personne, c’est une question qui s’adresse à toutes les forces du pays ».
À ses yeux, « François Hollande doit devenir un chef de guerre pour rétablir le pays dans sa production. On a besoin, dans la guerre que nous avons à livrer contre le déclin, de quelqu’un qui prenne le drapeau et qui dise ‘voilà où nous devons aller’. Il doit être l’inspirateur et le stratège ». L’ancien candidat à l’élection présidentielle apporte d’ailleurs un premier satisfecit : « Ce qui s’est passé la semaine dernière au niveau gouvernemental est positif. On accusait François Hollande de ne rien faire et de ne rien voir, de ne pas prendre ses responsabilités. Or, la semaine dernière, deux choses ont été dans le bon sens », a-t-il soutenu.
« Premièrement, la reconnaissance grâce au rapport Gallois qu’il fallait soutenir les entreprises et la production dans notre pays, au lieu de les surcharger comme c’était le sens des premières décisions qui avaient été prises. Sur les mesures, comme vous savez, j’ai émis un certain nombre de questions et de doutes, mais c’est peut-être un changement historique », a détaillé le président du Mouvement Démocrate. « Et deuxièmement, le rapport Jospin avec des décisions annoncées sur un nouvel équilibre de la vie politique en France a été une chose très positive aussi », a-t-il ajouté.
« Rejoindre l’UDI, non. Travailler avec, oui. »
Interrogé sur la possibilité d’un partenariat avec le nouveau parti de Jean-Louis Borloo, François Bayrou a affirmé qu’il n’était pas question pour lui de rejoindre l’UDI, mais « travailler avec, oui ». « Vous voyez la grande différence qu’il y a entre nous. L’UDI se situe dans un camp », à droite, et « moi je vous dis, il faut être indépendant des camps pour aider la France à s’en sortir », a détaillé le leader centriste.
Alors que Jean-Jacques Bourdin le pressait de donner son opinion sur les deux candidats à la présidence de l’UMP, le Béarnais s’est voulu mesuré : « Je ne veux pas me mêler de l’élection au sein de l’UMP parce que ce n’est pas ma responsabilité. Mais je considère en effet qu’il y a deux lignes politiques, et la ligne politique que François Fillon porte est responsable », a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle. « François Fillon n’avalise pas l’attitude systématiquement clivante de division du pays et je trouve qu’il a raison d’être dans cette attitude-là », a-t-il ajouté.
Questionné sur l’invitation lancée par Jean-François Copé à manifester samedi prochain contre le mariage homosexuel, le président du Mouvement Démocrate a estimé que « les gens qui disent cela ne prennent pas la mesure de la situation du pays ». « Il y a un temps où les choses deviennent si graves que l’opposition doit se sentir coresponsable de l’avenir du pays et selon moi, on est dans des temps de cet ordre », a-t-il taclé.