Lyon-Turin : « autant dépolluer les Alpes dès maintenant » affirme Patrick Mignola, vice-président de la région

Après l’inauguration du tunnel ferroviaire du Gothard, un passage entre le Nord et le Sud de l’Europe sous les Alpes suisses, la question de la liaison Lyon-Turin, toujours à l’état de projet, ressurgit. Pour Patrick Mignola, élu chargé des Transports, « il faut prouver qu’il y a un besoin ».

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Le tunnel du Gothard, « c’est une formidable entrée dans la modernité », a salué Patrick Mignola, invité du 19/20 de France 3 Alpes. « C’est d’abord un grand projet environnemental et pour les échanges économiques », a-t-il expliqué. Grâce à cette liaison ferroviaire, quelque 260 trains de marchandises et 65 de voyageurs vont circuler chaque jour entre le Nord et le Sud de la Suisse.

Inévitablement, à côté du dynamisme helvète en matière de transports écologiques, le projet entre Lyon et Turin à 9 milliards d’euros fait pâle figure. « La gestation est assez longue, alors que nous n’étions déjà pas en avance », a résumé le vice-président de la région, qui souhaite des échanges commerciaux « pas seulement entre Hambourg et Gênes, mais de Barcelone à Kiev, sur l’axe Est-Ouest ».

Il assure en tout cas que la région « doit penser aux voies d’accès les mieux adaptées » pour le Lyon-Turin. Le ferroutage est-il donc une lointaine illusion en France ? Pas vraiment, ce moyen de transports est à l’état d’expérimentation, comme à l’entrée de la vallée de la Maurienne, à la plateforme d’Aiton-Bourgneuf en Savoie, où 30.000 semi-remorques empruntent l’autoroute ferroviaire alpine.

Ces 175 kilomètres à travers les Alpes relient Orbassano, près de Turin à Aiton. Ce transport expérimental, qui ne produit pas de pollution, représente 5% du transport par la route. Mis en place en 2003 et subventionnés par les deux états, il est victime de son succès, puisque déjà saturé. Son extension jusqu’à Grenay, près de Lyon, est encore à l’étude.

La position de Patrick Mignola, c’est de « prouver, par l’exemple, qu’il y a véritablement un besoin ». Et de « dépolluer les vallées dans les cinq ans », car « le Lyon-Turin, ce n’est pas avant 2030 ». 

Vidéo France 3 Alpes

 

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